LEADERS - Text by Tim Maul - Marie Le Mounier’s ‘LEADERS’ is at first glance a straightforward project, culling from the internet images of ‘world leaders’ in gestures of public acknowledgement. Le Mounier’s own description of the project is succinct, but repeated ‘readings’ of this text-free book yield complexities that are not. The moment ‘frozen’ in printed in a neutral gray is simultaneously a greeting, salute, vote, signal, and reminder of the militaristic origins of the same. To paraphrase Robert Smithson - ‘Must we always look back to back to Rome?’ In the case of the political personality in public, we must.
Like any archive, we measure our own knowledge of ‘current events’ against ‘LEADERS’ - and my own, good American that I am, falls way short. How many of these people can I name? How many are women? How many wear uniforms? How many raise fists? And how do I keep from reading this sequence of double-paged images as a goose-stepping parade witnessed from a concrete balcony? Le Mounier’s decision to present the images in frosty gray, as opposed to factual black and white, alienates each subject from ‘events’ and bleeds away the personal transforming the document into pictogram. Andy Warhol’s choice of the silkscreen (a medium Warhol would introduce to Robert Rauschenberg) to reproduce photography similarly transformed gritty fact into iconic fiction through the mechanical elimination of pictorial detail. Something morbid develops here for Le Mounier (as it did for Warhol); upon each image included in LEADER may be projected the telescopic TARGET- think Charles De Gaulle in the 1973 film ‘Day of the Jackal’ or simply review the Zapruder footage of the JFK assassination. But let us not forget that Warhol the devout Catholic confused the aura of fame with the Christian eternal, so perhaps every raised hand and exposed palm located by Le Mournier is not a gladiator ‘about to die’ but the benediction or tantric ’mudra’ of an enlightened one. But to do this we must again look back to Rome.
New York, 2009 (published on the occasion of the release of the Artis book Leaders, Onestar Press 2009)
LEADERS - Text by Alexander Streitberger - Marie le Mounier, a étudié la photographie aux États-Unis et à Arles avant d’adapter une pratique d’appropriation et de montage de photos trouvées, une pratique donc qui s’inscrit dans une certaine tradition de l’avant-garde artistique faisant le pont entre les collages et les ready-mades des dadaïstes et de Duchamp, d’un côté, et l’Appropriation Art des années 1980 de l’autre, où des artistes comme Sherrie Levine et Richard Prince ont ré-photographié des images de publicité ou des clichés emblématiques de l’histoire de la photographie. A la différence de ces artistes, Marie Le Mounier ne met pas en cause le statut de l’art, mais se pose plutôt la question de la représentation dans notre monde moderne où, comme l’a déjà annoncé prophétiquement le philosophe danois Soeren Kierkegaard en 1854, avec l’avènement du portrait photographique "tout concourt […] à ce que nous ayons tous exactement le même aspect".
En réunissant dans la série Leaders un nombre important de politiciens accomplissant tous un seul et même geste, le salut de la main, Le Mounier ne révèle pas seulement la logique de ce nivellement où – comme le disait Andy Warhol – "tout le monde ressemble à tout le monde", mais elle dénonce aussi les stratégies des médias qui produisent un effet de persuasion par la répétition, tout en profitant de l’effet de réel que la photographie est censée produire. En partant dans son travail de l’idée qu’une image renvoie toujours à une autre image sans jamais atteindre une réalité absolue, une réalité à l’état brut si vous voulez, Marie Le Mounier reconnaît le caractère fictif de la photographie lorsqu’elle affirme : "La photographie est le lieu où la fiction renvoie au réel mais où en sens inverse, le réel produit des œuvres de fiction."